ROCHEFORT

Ils l'ont écrit.


"C'ets' au stron qu'on voit qui a mingé les neffes"
(proverbe wallon de Rochefort, Dejardin, 1863)

 
"Le château de Rochefort domine la ville d'une façon très-pittoresque. Il est regrettable qu'on ait retiré l'autorisation de le visiter, le propriétaire voulant habiter l'aile la mieux conservée.
Une excursion dans les Ardennes, Xavier Olin, 1856
"...Et vous,Mademoiselle G..., nouvelle propriétaire des belles ruines du château de Rochefort, pourquoi vous croyez-vous obligée d'interdire l'entrée du vieux donjon ? Ne craignez- vous pas de nuire aux intérêts et à la prospérité d'une petite ville, but d'une course enchanteresse pour tous les touristes?
J'appelle à cet égard les avertissements des journaux, sans aller toutefois, par respect pour la propriété, jusqu'à provoquer une insurrection de sifflets..."

Albert. d'Otreppe de Bouvette, 1860,conseiller honoraire à la cour d'appel de Liège, né à Namur  le16novembre 1787, décédé à Liège, le 13 novembre 1875.

Un des plus ancien récit, en 1771:
..Le 1er Juillet 1771, je vois Rochefort en Ardenne : le château et les jardins y sont très-beaux. Le Prince de Slolberg en est le propriétaire. La promenade de l'hermitage est fort agréable : il y a à côté, une grande caverne, dont l'entrée est presque inaccessible. Cette caverne est assez semblable à celle qu'on voit près de Marche, sur le * Montagne, grand Thler *. Les gens du pays appellent trous toutes Ces cavernes. Voyez un passage de Bellarmin, approuvé par Bulffon , et dont nous avons parlé ci-devant, sur l'origine de quelques-uns de ces trous.

Tous les environs de Rochefort sont sauvages et rians; la riviere de L"Homme (Homo Jluvius) partage le vallon.

Un de mes anciens disciples nommé de Dave, Religieux à S. Remi, me prie d'aller le voir. Cette abbaye est à une demi-lieue de Rochefort, dans un endroit solitaire et ami des pensées; j'y passe deux jours, et vais voir les carrieres de marbre : on fait jouer une mine en ma présence. Les carrieres sont ouvertes par en haut, mais on y entre de plein pied par un chemin percé dans le roc. On est d'abord étonné qu'on ait tiré une si prodigieuse quantité de marbre, sans laisser un plus grand vide... Cest ainsi que tous les hommes du ïnonde rassemblés n'occuperoient qu'un espace médiocre. Les carrieres de Félui, près de Nivelles, sont bien plus vastes et plus animées : le chemin qui passe par le milieu, présente un coup-d'œil des plus rares et des plus frappans.

Il y a dans les carrieres de S. Remi, des couches de marbre d'une grande beauté. Le Maître-d'hôtel m'a montré une piece qu'on auroit prise pour du lard pétrifié. Il me montra aussi un pied humain pétrifié avec le bas, dont tous les traits subsistoient encore : on l'a trouvé près de l'abbaye, dans une mine de plomb ; j'ai cru depuis que ce pouvoit être le pied d'une ancienne statue. En effet, les anciennes statues gothiques ont toujours des bas. Si l'on n'admet point ici de pétrification , ceci pourroit servir l'idée extravagante de Prémonval, qui par l'analyse des sorts prétend produire l'Enéide et le monde. Voyez le Dictionn. anti-philosophique de Nonnotte, art. Athée. Il y a de quoi rire en lisant cet endroit avec les remarques de Nonnotte. Si ]es atômes ont essayé durant toute l'éternité, pourquoi ont-ils cessé de rien produire après la formation du monde ? L'équilibre étoit trouvé , dit Hekétius,1°. Le premier résultat du ballottement, devoit être l'équilibre. 2° Ce n'est donc pas le hasard, c'est l'équilibre , loi nécessaire , qui a fait le monde.

Si le pied qu'on m'a montré à S. Rémi, n'est pas réellement un pied pétrifié, la régularité de ces petits hexagones , au milieu desquels il y a un anneau, fait un mystere dont la physique ne peut rendre raison. Je crois que ce sont des trochites.

Peut-être est-ce l'impression d'un type sur une matiere molle , et durcie ensuite ; peut-être l'ouvrage des polypes , qui y auront construit leurs loges délicates et uniformes. — Homo siliceus,per humanas manus saxeus idemgue monstrosus , pes ocreatus a Wormio dcscrîpti , ad meros imaginationis casus referendi sunt. Gesner , de Petrificatis r Cap. 22. Idem jermé Bertrand, Dlctionn. univer. des Fossiles , art. Pied pétrifié.

Je reviens au monastere. Le grand autel , ouvrage de Faen,  architecte Liégeois, est un vrai chef-d'œuvre. Les petits autels , dessinés par l'architecte de la Cour de Bruxelles , Mr. Dewaz, sont un assemblage de toutes les monstruosités gothiques : il en est ainsi dans les sciences. Les systèmes les plus absurdes sont l'ouvrage des hommes les plus célebres ; et les écarts étant moins sensibles dans des choses sublimes et purement intellectuelles , on respecte aveuglément les ouvrages et les auteurs. Mr. De\vez a mieux réussi à Orval , comme je le dirai ci-après....

Abbé Defeller, Itinéraire ou voyage, Paris 1820.

Rochefort est très plaisant ; ce ne sont  que monts et vaux, couverts de bouquets touffus, une grande rue, beaucoup de petits sentiers qui conduisent aux alentours, tel est notre bourg tout à fait en train de s'embellir. Il se transforme comme tout endroit  voisin du chemin de fer.
 La ville est éclairée !  Ce qui me paraît merveilleux, c'est la simplicité des mœurs. Qu'on se figure des poiriers,  des pommiers, des vignes cultivés dans la  rue et attachés aux façades.

 Je suis logé dans une petite chambre, située au midi et au premier : un lit, deux  chaises, une petite table chargée de livres et  de fruits Il me manquait des clous pour  suspendre mes habits. J'en demandais tous  les jours, mais ils sont lents comme des ardennais. J'ai dû me résoudre à en acheter chez un marchand voisin. Je les ai fichés au mur, à l'aide d'une pierre que j'ai ramassée dans le chemin.
J'attendrais encore le marteau !
Je suis bien, parfaitement bien dans ma petite chambre. Je m'y plais , j'ai une vue charmante et du soleil. Le soleil c'est si gai,  c'est si réjouissant!
Ce qui fait l'agrément de ma chambre, ce  sont les quatre clous dorés que j'ai logés  dans la muraille.
Je compte rester ici jusqu'au samedi 21 ,  c'est-à-dire que quand je quitterai Rochefort, je le laisserai pour n'y plus revenir....  cette année.

Nicolas-Joseph Peetermans Rochefort, le 10 septembre 1861,


Rochefort, Rupifortium, ville des Pays-bas, dans le Condros, avec titre de Comté & un beau château. Elle est entre des rochers, sur les confins de l'Evéc. de Liége, & du D. de Bouillon, à 2 li. de St Hubert, 6 S E. de Dinant, 20 N.O. de Luxembourg. elle appartient à la Maison d' Autriche
."
(Dictionnaire géographique...1749)

" Enfin, les joints rompus, le centre de gravité meurtri, les reins disloqués, j'arrivai à Rochefort; je mis pied à terre en vue d'un vieux chateau bâti dans les airs et offrant à l'effort des tempêtes quelques inébranlables débris."

Rochefort, le 7 mai 183.., lettre de Louis Mâcon à Gabriel Gaudois)

ROCHEFORT. — LA GROTTE DE HAN.

Le lendemain, je quittai, sans beaucoup de regrets, une ville (n.d.e: Saint-Hubert) où l'hospitalité, même pour de l'argent, n'est pas regardée comme vertu; je me trompe, c'est peut-être parce qu'on l'y regarde comme telle, qu'on la pratique à contre-cœur. L'homme est assez enclin à prendre le contre-pied des choses. Un omnihus me conduisit à Poix : de là, le convoi de la Compagnie du Luxembourg, en passant en vue des tourelles rouges du château de Minvart, me traîna jusqu'à Jemelle qui sert de station à Rochefort.

Je fis, en chemin de fer, la connaissance de deux artistes hollandais, MM. W. Nakken et J.-B. Tom*; jamais je n'ai voyagé en compagnie d'hommes plus agréables; quant à eux, ils étaient heureux de rencontrer quelqu'un, qui, au besoin, pût parler leur langue. Ils venaient, comme moi, de Saint-Hubert, et avaient logé à la Clef d'or, où ils avaient été parfaitement traités. Ccla me servira de renseignement, si jamais je retourne dans cette ville.

La route de Jemelle à Rochefort, le long de la Lomme, qui cache une partie de son cours sous le rocher, est riante et pittoresque. Dans ces environs, la nature du terrain est autre que près de St-Hubert; Rochefort se trouve dans un massif du terrain dévonien, où domine principalement l'étage moyen, composé surtout de calcaire; le grand nombre de fours à chaux, établis le long de la route, témoignent au premier coup d'œil de la présence de ce principe dans le sol.

Cet étage fournit des marbres de qualités très-recherchées; tels que le marbre noir de Namur, le gris de Thuin, le rouge, le gris et le blanc de Rochefort. L'étage inférieur, beaucoup moins développé, se retrouve aux environs de Namur et de Dinant, où il forme des poudingues très- solides, employés comme pavés, pierres meulières, et matériaux de construction. L'étage supérieur, composé principalement de schiste. est plus développé en Famenne.

Arrivés à Rochefort, nous descendîmes tous trois de compagnie, chez Genotte, à la Cloche d'Or. Monsieur Genotte ne pèse que cent kilos, à ce qu'il m'a dit; c'est peu, car madame Genotte en pèse cent trente deux ; et personne cependant ne s'avisera de dire que M. Genotte n'est pas un homme de poids ; il reçoit mieux son monde que les St-Hubertois : il est gai, avenant, poli, et trouve toujours le mot pour rire. Aussitôt notre arrivée, nous nous mîmes à table, au bruit d'un coup de tonnerre; les hommes font du bruit pour peu de chose : il n'en est pas de même de Dieu; je suppose donc humblement que cette musique-là n'était pas en notre honneur. Entre autres choses, on nous servit un plat de petites écrevisses du pays; je n'en ;nais de longtemps goûté d'aussi Unes; les rivières des environs foisonnent de ce crustacé ; on le prend à la main sous les pierres, ou dans les trous dont il ne sort que pour chercher les larves d'insectes, les mollusques, ou les débris organiques dont il se nourrit; on le prend encore à l'aide de filets ou de fagots dans lesquels iin l'attire par quelque appât.

Un phénomène remarquable chez l'écrevisse est la mue; entre mai et septembre elle change d'enveloppe; pour cette opération, elle se tourne sur le dos, et agite violemment la queue et les pattes; de celte façon, elle se fait une ouverture sur le devant, à la faveur de laquelle elle se dégage de son étui. Cette opération, qui n'est pas sans danger pour elle, ne dure pas plus d'un quart d'heure. Au sortir de sou ancienne enveloppe calcaire, l'écrevisse n'est recouverte que d'une mince pellicule, qui prend au bout de quelques jours la consistance de l'ancienne. Sur les côtés de son estomac, on trouve de petites boules blanches appelées geu.c tt''m'risse : quelques naturalistes pensent qu'elles servent, après leur dissolution dans l'intestin, à former la nouvelle enveloppe de l'animal

Le château de Rochefort, aujourd'hui en ruines, est bâti sur un rocher d'où on découvre une étendue de plusieurs lieues. C'était anciennement un fief appartenant aux comtes de Stolbcrg; il fut confisqué comme bien d'émigré, lors de la Révolution française, et vendu au profit de la nation. Quelques tours et une terrasse sont les seuls restes de ce manoir.
Revue belge et étrangère, 1861
* Willem Carel  Nakken, (1835-1926), visita l'Ardenne en 1861 avec  et Jan.-Bedijs. Tom ( Boskoop 1813-1894 Leiden) "the animal-painter" 


" Rochefort, devenu ainsi un centre dans l'Ardenne et le Luxembourg, sera l' entrepôt des Flandres pour les denrées coloniales venant d'Anvers, et pour les produits du Luxembourg, qui auront ainsi accès dans toutes les parties de la Belgique."

Qui est ce visionnaire ?



Rochefort, — Ville de 2862 hab., sur les bords de la rivière l'Homme, qui disparaît près de là « passerait tout entière sous la partie méridionale de la ville, si l'on ne détournait une partie de ses eaux en un bras qui fait marcher des moulins. » C'était au moyen âge une ville importante, dont l'enceinte fortifiée s'étendait jusqu'à Behogne. Le château, qui datait du xiii siècle, a été démoli dans les premières années du siècle. Rochefort, déchu de son antique importance, dépourvu de voies de communication, restait isolé et en dehors du mouvement moderne. Grâce à sa route nouvelle et surtout au voisinage du chemin de fer de Luxembourg, il deviendra un entrepôt pour l'Ardenne et le Luxembourg. L'ouverture de la route nouvelle a l'ait disparaître ces vieilles maisons en bois dont on admirait encore, il y a quelques années, les élégantes charpentes. — Le pays est riche en mines de plomb, de fer, de cuivre, en carrières de marbre et de pierres de taille.

A. J. DU PAYS, 1863

ROCHEFORT , qui prend ce nom de sa situation entre les rochers, à 4 lieues de S' Hubert, 2 et demie de Marche et 5 de Dinant. On trouve dans ces rochers des carrières d« marbre et des mines de plomb. La propriété de cette petite ville appartenait tant à la principauté de Liège qu'au duché de Luxembourg. Elle a un ancien château. Population : 1000.
Géographie du royaume des Pays-Bas et de ses colonies asiatiques   Louis-Dieudonné-Joseph Dewez

Rochefort,ancienne petite ville, qui a été la capitale du comté des Ardennes. Sa population. n'est plus que de 1,100 habitants. Elle possède des carrières de marbre et des mines de plomb.—
Géographie de l'abbé Gauthier Par L. O. Gauthier, 1844


"... l'aspect rustique d'autrefois s'en est allé peu à peu, tandis que l'horrible bâtisse moderne des agglomérations industrielles prenait possession du sol..."

"...une vilaine église en pseudo-ogival de pacotille..."

"un style vivant, bousculant au passage"
 extrait de la préface de l'Editeur.

"Rochefort est une petites ville dont le tourisme camoufle la personnalité. N'est-ce pas tant mieux car, à l'exception de la recherche historique, l'activité culturelle y est quasiment inexistante ?"

un esprit critique mais lucide
Aux grottes de Han...
"When we landed, the man who had bean with us said to me, " Cinq francs, monsieur." I answered, " Impossible ! deux francs;" and I asked my companions how much they were going to pay, as I suspected that it was intended I should pay for all four of us.
" Ah, monsieur, nous somnes pauvres—nous n'avons de quoi."
" Et moi aussi," I replied. " Je vais écrire un livre, et si vous ne voulez pas marchander, vous y verrez comment je me vengerai des Belges."
" Ah, je ne m'en soucie de votre livre ; donnez-moi mes cinq francs, et vous pourriez en medire a votre gre."
Henry Stuart, 1867




"Après avoir visité les grottes de Rohefort, je les trouve incomparables à toutes les autres grottes et beaucoup supérieure à celle d" Han"

Ne pas confondre avec d'autres grottes des environts

On écrit de Rochefort (Belgique) : On sait qu'il existe, dans cette petite ville, de magnifiques grottes, qui sont aujourd'hui très-visitées. Dans une des salles de ces grottes, situées à une grande profondeur, coule une rivière dont les eaux n'ont jamais vu le jour. Un Anglais eut l'idée de venir y pécher, à plus de 200 mètres sous le sol. Il s'arma en conséquence de ses ligues à mouches et de plusieurs lampes, puis il se mit à l'œuvre. Au bout de quelques minutes il amena une fort belle truite, qui vivait dans cette onde obscure et semblait se porter très-bien; seulement, en l'examinant de plus près, on a remarqué qu'elle ne voyait que dans les ténèbres.
Depuis lors, beaucoup d'amateurs se rendent aux grottes de Rochel'ort pour y pêcher à la ligne.

Cosmos, 1868
"Populaire centre de villégiature (…) Rochefort s’emplit de touristes belges et hollandais dès le premier
rayon de soleil. C’est l’une des particularités de la Wallonie que ces villes qui n’ont pas
d’attrait en elles-mêmes, mais où l’on va parce que c’est touristique, sans plus se rappeler
très bien pourquoi c’est touristique…"
Tourisme aveugle ?
Avis à MM. le Touristes.
un peu d'humour:Une opération marketing réussie.

" Après deux années difficiles suite à l’épisode de La Louvière, je veux redorer mon image de marque en donnant du plaisir aux gens. Je redeviens un citoyen normal au service des gens »
Gilbert Bodart, au journal Le Soir ( 16 juillet 2008), engagé au service marketing des grottes de Han et entraineur de la Jeunesse Rochefortoise...

anecdote...échevins turbulents, en 1853,  à Han-sur-Lesse:

"Nous nous sommes même vus dans la nécessité de faire aux deux échevins de la commune de Han-surLesse l'application d'une disposition plus sévère, celle de la suspension.

L'un de ces fonctionnaires au lieu de veiller en l'absence du bourgmestre, à l'exécution du règlement de police relative à la fermeture des cabarets à l'heure de la retraite, avait au contraire, donné l'exemple de l'infraction à cette disposition et subi, de ce chef, une condamnation en simple police. De plus, après le prononcé du jugement, à Rochefort, il avait pris une part active à des scènes tumultueuses de la nature la plus repréhensible.

L'autre échevin, qui tient cabaret, avait refusé, l'heure de la retraite sonnée, d'ouvrir, au garde-champêtre la porte de sa maison et de l'accompagner pour faire une ronde de police, se permettant à l'égard de celui-ci des propos inconvenants.

Enfin, un attroupement présentant un caractère menaçant pour la tranquillité publique, s'étant formé à Han-sur-Lesse, les deux échevins, toujours en l'absence du bourgmestre, loin de prendre aucune mesure de répression, semblèrent plutôt encourager le désordre, puisque c'est au cabaTet tenu par l'un d'eux que l'attroupement se réunit et c'est au même lieu qu'il retînt après avoir parcouru le village, musique en tête, poussant des vociférations et faisant dans les rues des décharges d'armes à feu.

En présence de faits aussi graves, l'autorité provinciale n'a sans doute pas fait preuve d'une trop grande sévérité en suspendant de leurs fonctions les échevins de Han-sur-Lesse, le premier pour un mois, le second pour trois mois."



an uninteresting village
"As I left this villa and approached the hamlet of Mont Gauthier, the characteristic scenery of the
Ardennes began to appear; an open, undulating country, with patches of woodland chiefly occupying
the ravines ; for this tract, though dignified with the general title of a. forest, is in many places perfectly bare of trees and underwood, presenting to the eye a monotonous and barren waste. Night
was coming on as I arrived at Rochefort, an uninteresting village, overshadowed by the ruins of a
castle, from whose walls, in place of a banner, hangs the sign of a notary, who has here established
himself, and built a comfortable house, which, as may be imagined, makes a somewhat glaring
contrast with the feudal towers which surround it.
It was at Rochefort that La Fayette was made prisoner, in violation of the Law of Nations, by the
Austrian advanced posts in 1792 : a capture followed by his five years' imprisonment.
There is a remarkable natural phenomenon in the neighbourhood of Rochefort; called the " Trou de Hans...."

(A Pilgrimage to Treves in the year 1844)
: « Nous devons la connaissance de cette espèce à M. Crépin, de Rochefort, jeune botaniste très distingué, plein de zèle et d'ardeur pour la science, à qui il ne manque qu'une tribune ou une occasion pour se faire connaître, et qui, nous en sommes convaincu, fera un jour honneur à la Belgique ».
Moreau,  Dictionnaire d'agriculture , au mot Triglochin

"Et les voilà trottant à Rochefort. ayant pour principe invariable d'aller par un chemin et de revenir par l'autre.

Cette course fut agréable. Ils virent des ruines très pittoresques, les débris du château des anciens comtes de Rochefort, et, chemin faisant, un échantillon des Ardennes, des lan Jes , des bruyères, de vastes plateaux tout couverts de genêts en lleurs, où quelques hameaux apparaissaient de loin eu loin comme des îles de verdure au milieu d'une mer jaune.

Ils dînèrent dans cette petite ville comme on dîne en Ardenne, avec d'assez mauvais pain, mais des côtelettes et uu gigot de mouton d'une ineffable bouté , des pommes de terre à faire envie aux truffes , un jambon de Bastogne à relécher ses doigts , des truites et du chevreuil, un dîner enfin comme avait dit la vieille Ida la botresse dans sa description des Ardennes.

Des Ardennes halte-là! N'allez pas croire que la ville de Rochefort soit située au pays des Ardennes. Il est vrai que l'histoire en a fait la capitale de l'ancien comté des Ardennes.... Quelle sottise ! M. Alfred Nicolas demanda plusieurs ibis où était l'Ardenne. On lui dit tantôt que c'était en avant, tantôt que c'était en arrière ; il ne savait qu'en croire. Drôle de pays que le pays des Ardennes! On n'y est pas encore, on n'y est plus , mais on n'y est jamais. Les bonnes gens ! qui ne veulent pas convenir que leur pays soit le pays d'Ardenne. Eh, mon Dieu ! qu'on dise tant qu'on voudra que les alouettes y meurent de faim au mois d'août : ce n'est là qu'un sot propos dont ils devraient être tous les premiers à rire. Ils sont actifs, laborieux, intelligens; ils vivent bien, ils font très bien leurs affaires. N'y a-t-il pas plutôt à se vanter qu'à se plaindre?

Je ne sais pas, en vérité, ce qui en est des alouettes ; et quant aux moineaux je laisse parler Gaspard.

— C'est drôle, dit notre observateur; depuis que nous avons quitté la Meuse, les moineaux ont disparu peu à peu. Comment diable aussi vivraient-ils ici et feraient-ils l'amour? Bon Dieu , monsieur, quel pays ! quelle avoine ! Je n'ai vu dans tout Rochefort qu'un pauvre petit moineau qui se tenait sur un toit comme le passereau solitaire du grand roi David. Sommes-nous, monsieur, bien loin de Jérusalem?

— Hi ! han ! répondit M. Nicolas.

Et il engagea fortement Gaspard à reprendre son cours de géographie chez le marguillier de son village, pour apprendre, s'il était possible, que l'arrondissement de Jérusalem ne se trouve pas précisément dans la province de Namur."

Voyages et aventures de M.Alfred Nicolas au royaume de Belgique de  Justin (François-Joseph Grangagnage), 1835


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